On a beau préférer les musiques neurasthéniques à celles qui font danser, notre dernière expérience en la matière datant maintenant de plus de 20 ans, on ne dédaigne pas de temps à autre porter des vêtements colorés moulants et remuer du culot en sirotant un cocktail à ombrelles arc en ciel. Évidemment, on n’aurait pas pensé non plus passer notre quart d’heure annuel « sourire aux lèvres et mains sur les hanches » avec un groupe Belge mais on a reçu récemment ce EP 4 titres de FùGù MANGO (photo : Dorien Goetschalck – Dour 2015) et on l’a écouté.



Sachant qu’on est clairement pas les mieux placés pour parler de ce disque, il faut quand même avouer que, malgré notre réservoir presque infinie de mauvaise foi lorsqu’il s’agit de danser, les 4 titres du groupe belge ont de sacrés vertus. Le cocktail de dance foireuse, de trucs tropicaux ou de rythmes africains qui étaient à la mode dans le rock indépendant il y a quelques années encore, et la bonne voix du chanteur ne peuvent pas laisser totalement indifférents des bêtes de concours séduisantes et entre deux âges telles que nous. FùGù MANGO, ça groove, ça balance, ça hypnotise vos organes génitaux façon joueur de flûte indien et ça vous donne surtout l’impression (quelle qu’ait été votre vie) d’avoir un accès immédiat à des milieux que vous n’avez pas connus. Avec FùGù MANGO, il y a du soleil dans votre vie, il faut (trop) chaud, les gens sont sympas, vous sourient et vous veulent du bien. Personne n’est au chômage, on se retrouve dans des dancings le vendredi soir et le samedi pour danser et boire des mojitos, tandis que des DJs délicats et bien nés mixent le bazar. FùGù MANGO fait référence à ce poisson-globe prisé pour sa chair mais dont la préparation est ultra précise en raison du poison mortel contenu dans son corps. A la mangue comme ici, le machin a quand même plus le goût d’une barbe à papa acidulée plus que d’un truc vraiment dangereux et qui va changer votre vie.



Alors bien sûr, il faut lâcher prise pour ne pas attraper de l’urticaire, oser le fuseau fluo, les rythmes accessibles et la douceur caliente. On pourra trouver cela bien inoffensif et à la limite de l’imposture mainstream (la limite entre tout ce qu’on déteste et tout ce qu’on adore est toujours très ténue), mais sans doute faut-il s’offrir quelques plaisirs coupables pour affronter et supporter son bon goût le reste de l’année. Et puis ils font un malheur dans les festivals.



Le 4 titres Mango Chicks (Washi Washa), constitué de morceaux principalement extraits de leur album Juju (si j’ai bien compris), annoncent un concert parisien le 27 janvier au Pop Club. On peut s’y risquer et s’en revenir enchantés.


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